Ce qu’il y a de bien avec les voyages en avion c’est qu’on peut en profiter pour tester facilement son compteur Geiger. Si l’on a pas de compteur on peut aussi regarder par le hublot ou rattraper son retard en films pourris pour passer le temps, mais c’est un peu dommage.
À 10000 m d’altitude le débit de dose typique tourne en effet autour de 3 µSv/h, à comparer aux 0,1 µSv/h qu’on observe habituellement au sol. La faute à l’atmosphère qui devient de plus en plus fine lorsqu’on monte et absorbe donc de moins en moins le rayonnement cosmique.
Pour les passagers qui prennent l’avion occasionnellement ce n’est pas un problème, mais pour le personnel naviguant qui passe son temps en l’air c’est un peu plus préoccupant. Depuis 1996 une réglementation européenne impose ainsi aux compagnies aériennes de surveiller l’exposition de leurs employés. Dans le domaine médical ou l’industrie ceci est généralement fait à l’aide de dosimètres, mais pour une raison qui sera expliquée plus tard ce n’est pas possible ici. La solution retenue est donc différente : tous les vols effectués par le personnel naviguant sont renseignés dans une base de données en ligne, à partir de laquelle on peut reconstituer les doses reçues par calcul grâce à un modèle réactualisé périodiquement avec des données fournies par l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) et l’Observatoire de Paris.